A la suite des franciscains de Toulouse

Chaque mois, loin du buzz, du ramdam, de l'agitation, une heure de silence, en prière ou en simple présence... Des personnes de la paroisse participent à cette action à Valenciennes.

Chaque mois, loin du buzz, du ramdam, de l'agitation, une heure de silence, en prière ou en simple présence... Des personnes de la paroisse participent à cette action à Valenciennes. Simplement pour que les droits des étrangers soient respectés et que la dignité des personnes existent encore. Une action initiée par les franciscains de Toulouse. L'un d'eux était présent le 12 juin à Douai.

Ce 10 juillet, nous avons laissé à Hubert le témoignage suivant ! Merci à lui !

et essayez un jour, à 18h, le premier vendredi du mois, sur la place d'armes de Valenciennes d'être de ceux qui par fraternité vivent le silence et la prière comme interpellation.

 

 

Rencontre du 12 juin 2010 à DOUAI
 
avec Alain RICHARD, frère franciscain initiateur des Cercles de silence à TOULOUSE en octobre 2007
Et Philippe VANNESON de l’association « La marmite aux idées » à CALAIS.
 
1. La situation des sans-papiers à CALAIS
 
a.      Pas de solution du problème. Il y avait entre 1200 et 1400 sans-papiers à CALAIS. Aujourd’hui il n’y en a plus que 400, mais les autres sont dispersés sur tout le littoral de CHERBOURG à ZEEBRUGE et même SAINT-MALO et ROSCOFF.
 
b.      Il y a de plus en plus de mineurs : 13 - 14 ans, voire 10 - 12 ans. Un écho cité par la Croix du Nord du 11 au 17 juin 2010 « La police nous traite comme des chiens mais ce n’est rien comparé à ce que l’on vivait en AFGHANISTAN (Nasser 21 ans)».
 
c.      Le poids de la famille restée au pays est très fort.
 
2. Sans-papiers, Centres de rétention, Cercles de silence
 
Les cercles de silence.
 Il y a environ 160 cercles de silence en FRANCE dont 10 dans le département. Chaque 1er vendredi de chaque mois, de 18 à 19 h place d’Armes à Valenciennes se tient un cercle de silence.
 
Pourquoi des cercles de silence ?
« Notre silence et notre prière veulent rejoindre les sans-papiers, ceux qui font la loi et ceux qui la font appliquer, ainsi que les acteurs que nous sommes chacun à notre manière.
Saurons-nous trouver des solutions plus respectueuses de l’être humain et de tous ses besoins, ceux des enfants notamment ?
Nous invitons toutes les personnes de bonne volonté, croyants et incroyants, à nous rejoindre dans le silence ».
 
« Nous ne prétendons pas avoir la solution. Mais aujourd’hui nous pensons que nous pouvons aller plus loin ensemble et que le chemin passe par le respect de la dignité de toute personne humaine. Telle est fondamentalement notre espérance. Elle passe par une réflexion collective qui nous concerne tous. »
 
Pourquoi le silence ?   « Parce qu’il est un chemin de transformation :
-         il permet à toute personne de nous rejoindre, en dehors des mots vides ou qui séparent,
-         il permet à des citoyens jusque-là très éloignés de tout engagement et de toute revendication sociale de faire un premier pas,
-         il sert également de préparation intérieure à des formes plus radicales d’engagement. »
 
Adepte de la non-violence, Alain RICHARD est un la comprend comme « une force intérieure qui vise d’abord à se changer soi, à aller au cœur de sa conscience, de son intériorité.
Elle tend alors à devenir de plus en plus visible, contagieuse et à nous faire avancer ensemble, pacifiés.
Elle vise aussi l’autre, les proches, mais également ceux qui font les lois car le mal fait aux migrants détruit quelque chose en nous tous : ceux qui votent les lois, ceux qui les appliquent et ceux qui se taisent.
Nous avons donc à faire un effort de réflexion collective de conscientisation, de résistance. »
 
 
RESISTER on nous en a beaucoup parlé ces temps derniers et la Croix du Nord nous dit, dans un article intitulé « résistances actuelles ».
Résister. C’est aussi ce mouvement de fond, d’hommes et de femmes, qui se revendiquant citoyens responsables, choisissent de ne pas respecter la loi quand ils la jugent injuste ou inadaptée. Parmi eux, ceux qui, au nom de la dignité humaine ou de l’évangile, ouvrent leur maison aux clandestins, risquant le délit de solidarité.
 
 
Alain RICHARD nous propose un rendez-vous :
 
Le gouvernement français est en train de préparer pour septembre un nouveau projet de loi qui va changer, pour la 5ème fois en 7 ans, le régime d’entrée et de renvoi des étrangers.
Il nous demande de nous mobiliser pour prendre connaissance de ce projet de loi, l’analyser et par la suite nous adresser à nos députés pour qu’ils s’opposent aux articles pernicieux. Ne soyons pas complices par omission !
De nombreuses associations nous appellent à nous mobiliser.
 
 
Une opportunité s’offre à nous : Les semaines sociales 2010, avec un premier rendez-vous, le 16 octobre pour les semaines sociales du Nord sur le thème « regards croisés sur l’immigration en Nord pas de Calais». Retenons cette date et faisons-en un temps fort.
 
 
Conclusion
 
Prenons notre place de citoyens dans ce difficile problème de notre époque. Nous sommes le pays des droits de l’homme. Nous inscrivons sur tous nos édifices « liberté, égalité, fraternité » comme valeurs de notre république.
Interrogeons nous sur le contenu que nous mettons dans ces valeurs. Comment leur donner un sens qui parle aussi bien aux jeunes, qu’aux plus anciens, aux citoyens français qu’ à ceux du reste du monde ? Quel patrimoine de droits de l’homme, de liberté, d’égalité et de fraternité construisons nous aujourd’hui pour léguer à nos successeurs ?
 
Heureusement il y a de nombreux bénévoles qui par leur soutien sans faille depuis des années délivrent ce message.
 
 
 
 
Prenons également notre place de croyants dans les problèmes d’aujourd’hui. Une nouvelle Pentecôte serait-elle possible : Afghans, Erythréens, Somaliens, Kurdes, Roms,
peuvent-ils entendre chacun dans sa propre langue un message de fraternité, de dignité humaine ?
S’ils connaissent cette phrase de l’évangile « ce que vos faites au plus petit des miens, c’est à moi que vous le faites », peuvent-ils imaginer que Dieu est Quelqu’un qui compte pour nous ?
 
Bien sûr chacun vit des solidarités, a ses lieux de résistances, les chantiers ne manquent pas :
      -    les migrants,
 
-         les exclus : comment ne pas se révolter lorsque nous savons qu’un footballeur gagne 27 000 € par jour alors que plus d’un milliard d’hommes vit avec un dollar par jour ?
 
-         le stress qui détruit de nombreux salariés pourrit les ambiances au travail et tue la solidarité, etc…
 
Partageons nos solidarités, nos résistances afin de nous ouvrir les yeux et de nous unir pour y apporter notre pierre en fonction de nos moyens dans le respect de notre commune humanité et de notre vocation de croyants.
 

Hubert David

Article publié par ste barbe paroisse • Publié le Mardi 20 juillet 2010 - 07h29 • 3271 visites

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