Un beau texte pour une vraie dynamique

et si l'Eglise...

Et si la Pentecôte, c’était la naissance et l’envoi en mission de l’Eglise, de chacun et de tous…
Ce texte , apparemment venu de Taizé, nous aide à garder au cœur la Venue de l’Esprit, le souci de s’intéresser à d’autres que nous, l’envie de donner goût de vie aux autres…
 
C’est un temps qui décoiffe : tenez chapeaux et parapluies. Dieu ne veut plus être sage. Il avait prévenu qu’il viendrait d’où il viendrait pour aller où il voudrait, sans bonnes manières et sans contraintes. Le grand oiseau ne supporte plus sa cage.
 
Célébrer le temps du souffle, c’est ouvrir son cœur et nos communautés à la bourrasque de l’Esprit. Tant d’associations, de comités, d’ordres, inspirés et inventifs dans leur jeune âge, s’ installent par la suite dans la routine et se garantissent contre toute incursion de la nouveauté…
C’est inventer des structures assez solides et souples à la fois, pour que l’esprit d’invention et de renouveau, pour que l’esprit de Dieu surtout, puissent y déployer sans gêne leurs ailes.
 
7749_n 7749_n  Célébrer le temps du souffle, c’est ne pas prendre pour un ouragan un remous dans un bénitier, ne pas confondre feu de paille et incendie. Tant de changements qui paraissent révolution pour les uns, catastrophiques aux autres n’étaient souvent à la réflexion, ni l’un ni l’autre.
 
Célébrer le temps du souffle, c’est ouvrir sa voile au souffle de Dieu qui envoie les chrétiens au large, loin du port, vers les îles lointaines, vers l’inconnu et la différence. Vers les frères de toutes races et de toutes nations. Si l’Eglise est vraiment un bateau, ce n’est pas pour rester à quai.
Célébrer le temps du souffle, c’est alors se risquer soi-même, risquer sa pensée, sa parole, oser exprimer, écrire, vivre ce que la formidable poussée de ce souffle nous aura fait découvrir. C’est inviter les autres autour de notre feu sans éteindre l’Esprit.
 
C’est nous préparer à rendre à Dieu le Souffle qu’il nous a donné.
 
C’est un temps pour ceux qui ont peur de parler en public, parce qu’ils n’ont pas appris les belles phrases, parce qu’ils bégaient, parce qu’ils sont étrangers. C’est un temps où l’on se comprend malgré des langages différents. C’est un temps où les éternels muets prennent leur revanche et disent ce qu’ils ont longtemps enfoui.
 
Célébrer le temps des langages, c’est faire à l’envers le chemin des hommes de Babel : retrouver une véritable unité qui n’exclut pas la différence : à la Pentecôte en effet, ce ne sont pas les étrangers qui appren  nent une même langue, mais Dieu qui se met à leur portée.
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C’est comprendre, au delà de l’accent ou des maladresses de langage, ce que l’autre veut me dire. C’est croire que, sous l’apparente pauvreté des mots , peut se cacher un trésor dont je risque de me priver si je m’en tiens aux apparences.
 
Célébrer le temps des langages, c’est accepter que l’Esprit de Dieu parle à chacun une langue différente, et donc se méfier des discours uniformes sur la foi ou sur la vie, qui ne feraient que réduire les différences en nous privant de la richesse d’opinions et de sensibilités diverses.
 
pentecote pentecote  C’est demander à l’Esprit de Dieu qu’il nous apprenne à parler le langage de l’autre, au lieu de toujours attendre que ce soit l’autre qui parle comme nous.
 
C’est être amoureux des mots, des expressions populaires et de la poésie. C’est apprendre à bien dire, à croquer les mots comme des fruits murs… Mieux encore : à faire chanter dans notre bouche, lors des célébrations la proclamation de la parole de Dieu.
 

Célébrer le temps des langages, c’est devenir « chrétiens », porte-paroles du Christ, Parole de Dieu

Article publié par ste barbe paroisse • Publié le Mardi 03 juin 2008 - 12h30 • 1144 visites

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