GOUVERNANCE EN EGLISE
L’autorité
- dans les sociétés traditionnelles, une autorité transcendante, verticale : c’est parce qu’on a une autorité qu’on a des pouvoirs, que la personne est habilitée : le chef du village, le sorcier (parfois de père en fils…)
- dans les sociétés modernes, autorité du peuple souverain : c’est parce qu’on a des pouvoirs qu’on a autorité. Une autorité horizontale.
Crise de l’autorité :
Représentation du monde centrée sur l’être humain qui se représente comme maître de tout( capable de tout maîtriser) et comme mètre de tout (repère de tout)
L’individu supporte mal une institution : or, toute institution est instituante : c’est dans la mesure où je pratique cet héritage qu’est une institution que je le fais mien.
Devant la complexité de la réalité, disparition de la responsabilité individuelle, donc plus d’autorité.
Des pistes pour l’Eglise
Nous recevons l’autorité du Christ, une autorité transcendantale, verticale, comme le Christ la recevait du Père.
L’autorité du Christ, c’est celle de Dieu : C’est une autorité qui fait exister. Capacité de faire naître, de faire grandir, de faire déployer la liberté.
Nous ne pouvons connaître Dieu que par la Révélation et les différentes médiations : celle de la Parole, celle du Peuple des croyants et du sens de la foi, celle des ministres ordonnés, celle de la liturgie…
Dès le départ, même pour Jésus qui reçoit l’autorité du Père, le déploiement de cette autorité sur terre est plurielle : Un reçoit ; 12 apôtres ; 72 envoyés ; la foule…
On passe actuellement d’un semblant d’Eglise monosacerdotale à une Eglise pluriministérielle.
C’est le sens de la COMMUNION
Il nous faut revenir au sens de ce mot : non pas « commune union », mais au sens de PARTICIPATION : nous prenons part à la vie de Dieu parce que lui-même est venu prendre part ; nous en témoignons parce que toute l’humanité est appelée à vivre de la vie de Dieu. Nous sommes une petite parabole vivante du Royaume de Dieu qui est plus grand que nous.
« La direction pastorale en équipe rappelle que aucun chrétien, pas même le ministre ordonné (pape, évêque, prêtre, diacre), n’est le centre de gravité de la paroisse. Tout vient du Christ par l’Esprit. Nul n’est le Christ ni ne possède tous les charismes. » Jean Rigal, 1994
C’est une chance de vivre cette vie en équipe, y compris pour la gouvernance : cela permet de découvrir l’Eglise de l’intérieur et non pas comme une administration, une entreprise, un régiment, mais comme le Peuple de Dieu en ce lieu, Temple de l’Esprit, Corps du Christ où chacun a sa place ; cela nous permet l’élargissement des charismes et nous oblige à être attentif à la diversité des charismes. Cela nous oblige à l’ouverture : catholicité de l’Eglise. Mais c’est aussi un rapprochement avec les autres églises chrétiennes et donc l’avancée vers une plus grande unité : « que tous soient un ! »
La communion ecclésiale est toujours à faire et à refaire ; nous devons sans cesse rassembler l’Eglise : nous ne sommes qu’à des commencements de la foi. Le prêtre et les équipes ont à prendre en compte la diversité des personnes qui sont là avec leurs charismes.
Le prêtre et les équipes ont aussi la tâche de la mission universelle : « plus le groupe est petit, plus il est parfois difficile d’y entrer ; le petit noyau doit être conscient qu’il doit rester ouvert et pas devenir local-bocal ». Travail sur le local et l’ouverture et les liens aux autres. Les communautés sont complémentaires.
La gouvernance dans l’Eglise , c’est un pilotage dans des situations complexes ; on doit sans cesse négocier à l’intérieur et à l’extérieur, avec la figure du prêtre qui aura de plus en plus une dimension d’itinérance. Travail de dialogue, de débat et de négociations pour arriver à un Consensus.
P1010118 QUELQUES PISTES POUR UN TRAVAIL EN EQUIPES
de façon écclésiale
Dans le travail en équipe : GRADUALITE de 3 strates qu'il faut passer l'une après l'autre:
- communication de l’information
- coordination des apports de chacun
- coopération
- faire CORPS, conscience d’une mission commune :ça se cultive, ça se partage, ça se développe : prières, partages, relectures…interdépendance du lien avec le Christ
- faire FACE : c’est une tâche confiée par l’évêque ; savoir tenir dans les épreuves
- faire MOUCHE : projet pastoral en lien avec le diocèse, ciblé, et évalué pour des personnes que nous connaissons
- faire SENS : révision de vie, relecture, supervision de notre action… savoir pour qui nous vivons.
Pour l’articulation des ministères et un bon travail en équipe
- bonne théologie des ministères : différence prêtre/laïc mais aussi connaissance des charismes
- niveau institutionnel, canonique : les règles, les lois
- registre du groupe : une paroisse, un groupe a son univers, son histoire
- registre individuel : chacun a son histoire, son passage à vide
- dimension organisationnelle : les heures de rendez-vous, etc… qui fait le compte-rendu, les changements, qui informe…
- dimension pulsionnelle : humeur et adaptation au caractère de l’autre (cf les douze qui entourent le Christ !)
- registre mystique, spirituel : vivre de l’Evangile de Jésus-Christ et de son discernement
Puis c'est en petites équipes que se partagent la vie des relais avec les questions:
Comment dans les équipes relais se vit l’équipe ?
La répartition des tâches ? les nouveaux venus ? le faire CORPS, FACE, MOUCHE, SENS ?
Les expériences fusent et les relais s'interpellent entre eux...
Une petite synthèse autour de "qu'est-ce que vous avez appris des autres relais ? Dans les autres relais, qu'y a-t-il de beau ?"
Les quelques premières interventions sont belles, mais curieusement, rapidement, on revient à "chez nous, on ..."
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Puis c'est un temps d'interpellation...
Beaucoup de choses autour de la communication; un exemple: même si des personnes des équipes funérailles sont au courant de la reconnaissance des équipes le 4 mai, elles n'ont pas forcément le réflexe de transmettre au relais, en étant même présentes aux réunions relais. La décision est prise de tranmettre le compte rendu du bureau caté à chaque relais...
Nous parlons aussi de l'avenir en doyenné; avec sans doute une organisation locale-paroissiale à tout niveau qui serait relayée au niveau doyenné: un peu comme l'articulation actuelle du cété bureau doyenné/bureau paroisse...
Beaucoup de nouvelles...
P1010121 Nous avons aussi parlé de l'EAP, du renouvellement cette année et du renouvellement des relais l'an prochain... "Et l'EAP, on est pas au courant de ce qui se dit ?" "Si, forcément, les décisions se disent tôt ou tard" a dit un autre... "c'est un lieu de discernement, d'évaluation, d'essayer de faire vivre et avancer ensemble... c'est parfois difficile d'en rendre compte, mais nous allons essayer..."
et même l'curé a fait son bilan et proposé des pistes : "je me rends compte de plus en plus que c'est hyper difficile de changer les personnes; alors je prends de plus en plus le parti d'essayer de m'adapter aux personnes, à leur caractère, à leur richesse, plutôt que d'essyaer de les changer: ça, c'est du ressort de la personne avec Dieu..."
et de rappeler le souci de s'attacher aux Ecritures...
et de bien souvent se rendre compte de la richesse de Vie autour de nous !
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